Sallanches Scrambling Paradise

Samedi 19 septembre 2020 – François Lachaux

Si l’accompagnateur en moyenne montagne sallanchard Pierre Millon s’était intéressé d’un peu plus près à son propre territoire lorsqu’il a écrit « Sentiers du Vertige » aux éditions Glénat, peut-être aurait-il évité bien des fantasmes sur le massif voisin du Haut-Giffre. Le récit épique de son ascension au Tenneverge aura permis de détourner l’attention de nombreux lecteurs randonneurs, laissant ainsi Sallanches et ses itinéraires majestueux dans le secret pendant longtemps…

Nous franchissons un nouveau cap en allant volontairement au couloir nord-ouest du Sautet à Sallanches dans des conditions glissantes. En effet, c’est déjà un exercice difficile et exposé par temps sec alors inutile de préciser le niveau de dangerosité.

Pour réaliser ce projet avec une météo « pas si pire », nous nous appuyons sur une connaissance parfaite du secteur. De plus Magali est sans aucun doute, la seule femme à avoir réalisé cet itinéraire plusieurs fois seule ! Et puis nous nous n’adressons pas à n’importe qui ! Notre voisin et ami, le guide Olivier Daligault nous accompagne ainsi que Cédric Iratcabal, un de nos plus anciens membres du groupe Passy Alpirunning et adepte du minimalisme. A noter que Cédric a choisi des chaussures lisses Merrel et nous l’avons laissé faire. Cela en dit long sur les théories marketing des marques et celles des censeurs du web.

Nous partons exactement de la maison à St Martin à 544m d’altitude. Cédric et Olivier nous ont rejoints. Le chemin va être long puisque nous allons jusqu’au Colonney à 2692m. Nous commençons par une petite variante car je veux montrer un raccourci qui mène au Petit Arvet (début du futur KV de Lachat). Nous suivons la longue piste jusqu’à Trévange pour prendre le chemin du Pas de la Racine qui mène aux Chalets de St Martin à 1753m. Nous longeons le parc à moutons et chèvres en causant avec notre patou adoré que nous avons vu grandir. C’est aussi l’occasion pour nous de cueillir de jolis bolets.

Nous nous dirigeons vers la Cheminée des Rays, il pleut ! Nous enfilons nos vestes de pluie et Olivier met une cape. Je monte avec Olivier dans cette cheminée sombre et glissante mais l’ambiance me plait beaucoup. Magali et Cédric montent à leurs tours. Les pentes herbeuses raides puis les dalles sont une formalité bien qu’un excè de confiance ici et l’histoire soit terminée. Nous escaladons jusqu’au beau passage de la grotte puis je choisi une variante que Magali et moi faisons régulièrement. Nous montons une cheminée oblique qui rejoint une vire puis ramène vers la crête du Colonney. Une dernière cheminée très glissante et exposée permet de sortir sur la crête.

Au passage du « saut » du Sautet, nous descendons par les cordes. Nous finissons l’ascension par la cheminée du Colonney. Le vent souffle, le temps est maussade et il fait froid mais nous sommes heureux. Nous rentrons par Monthieu pour aller manger tous ensemble à la maison.