UTMB 2018 : Magali 39eme femme et 7eme française

170 km en 36 heures et 31 minutes

C’est le temps qu’il a fallu à Magali pour boucler le tour du massif du Mont Blanc. Elle se classe 39eme sur 167 femmes et 7eme française. Elle est 424eme sur 2561 au scratch. 1779 coureurs ont rejoint l’arrivée et 782 coureurs ont abandonné.

Au lever du jour à Courmayeur, samedi 1er septembre. Rare éclaircie !

La course s’est déroulée avec une météo normale de montagne : humide, froide et venteuse. L’alimentation et la protection contre le froid étaient les enjeux majeurs de cette course. Le nouveau kit « grand froid » a d’ailleurs été activé par l’organisation à quelques heures du départ.

En arrivant à Courmayeur

Juste avant le départ Magali est rejoint par Frédéric Meunier, un coureur Creusotin (Bourgogne) qui a participé au stage que nous avons organisé cet été spécialement pour son club. Ils font un bout de chemin ensemble mais Magali le distance progressivement. Frédéric Meunier finira lui aussi son premier UTMB. La visibilité sur les montagnes est mauvaise. Les rares paysages qui transpercent les nuages près des cols de Seigne 2516m et du Grand Col Ferret 2537m sont saupoudrés de blanc. Il a un peu plut au départ mais durant toute la course, c’est face à un crachin que les coureurs ont dû faire face. Elle néanmoins heureuse d’observer des vaches hérens en montant sur Bertone puis des marmottes après Bonatti et des poneys à La Peule.

Un tout petit sourire au ravitaillement de Champex-Lac. Le changement d’habits fait du bien !

Magali n’arrive plus s’alimenter à partir de la Fouly. Ça n’allait toujours pas mieux à Champex ainsi qu’à Trient. Magali ne s’est « nourrit » que d’une seule compote puis de thé sucré jusqu’à Chamonix !

Comme d’habitude Magali utilisait ses chaussures légères de courses sur route. Elle était en New Balance Vazee Pace V2 (184 gr, drop 6mm) jusqu’à Champex puis New Balance 1500 V4 (230 gr, drop 6mm). Elle n’avait pas de bâtons.

Avec Marc Zanelli et David Muffat en repartant de Champex-Lac. Les potes ça rebooste !

L’assistance a été effectuée par son mari François Lachaux à partir de Courmayeur.

Le regard des gens mélangé d’admiration, de curiosité et de peur a marqué Magali au départ de la course. Elle a apprécié les moments de solitude lors de la seconde nuit mais n’a pas aimer se sentir faible dans les montées à partir de Champex. Elle adorera les deux levers du jour qu’elle vivra en course.

Avec son mari François Lachaux et David Muffat à Champex-Lac. Le sourire est le gage de finir !

Elle remercie les nombreuses personnes qui l’ont encourager en particulier ses parents et son frère présents à Vallorcine puis à Chamonix. Un merci particulier à David et Marco venus l’encourager à Champex ainsi qu’à Ginou et Marc venus à Trient.

Pourquoi l’UTMB ?
Qu’on le veuille ou non, le matériel de trail devient de plus en plus cher. On estime à 1500 € la valeur de l’équipement technique complet, sac de ravitaillement inclus. Pas étonnant que le trail soit réservé aux CSP+ (catégorie socio-professionnelle) bien qu’elle n’en fasse pas partie. Accepté cet aspect financier conséquent, c’est à la philosophie de ce projet qu’il a fallu s’attacher en amont. Magali ne voulait pas être lésée dans sa passion avec Passy Alpirunning. Rechercher, recenser, vulgariser les anciens chemins des pays du Mont blanc, les faire découvrir bénévolement, est restée son activité sportive et sociale principale.

Magali ajoute « autant que flâner en montagne à contempler le paysage, les animaux et les fleurs ».

Faire l’UTMB est venu en complément pour nourrir un rêve. Les kilomètres et le dénivelé ont considérablement augmenter à vouloir jouer sur les 2 tableaux. Au point d’atteindre un niveau inimaginable pour un simple sportif amateur.

Face à ce défi, Magali est restée humble, réaliste et surtout silencieuse et travailleuse comme d’accoutumée. Cette façon de vivre est transmise de génération en génération au sein de sa famille d’artisan menuisier du Mont à Servoz. Faire du sport n’était pas concevable autrefois dans ces coins de montagne comme dans les campagnes françaises. La vie n’y était pas facile et il fallait travailler dur. Puis il y eu l’or blanc et la ruée des citadins vers les montagnes. La vie de village a changé, il y avait du travail à foison. Alors que la France découvrait les congés payés et les loisirs, les artisans des campagnes travaillaient toujours plus. Cet esprit travailleur est resté chez ces gens du pays, leurs enfants et leurs petits enfants. Aller à Pormenaz était bien souvent le luxe que l’on s’accordait dans la famille.

On peut citer parmi les chirves (habitants de Servoz) sportifs, les nombreux guides de haute-montagne. Servoz était également réputé pour fournir de solides gaillards au métier de porteur en refuge.

Aprés sa réussite à l’UTMB, Magali est encore plus sereine sur ses capacités à partir à l’aventure sur de grandes distances. Les projets difficiles avec et sans dossards imaginés avec son mari vont peut-être pouvoir se réaliser.

« Je remercie Yann pour son aide apportée en me faisant inscrire directement auprès de Michel Poletti sans passer par le tirage au sort. Représenter la compagnie des guides de Chamonix pour laquelle je travaille est une grande fierté » au sujet de Yann Delevaux, l’ancien directeur de la Compagnie des Guides de Chamonix.

« Je remercierais mon amoureux de mari sans qui cet UTMB aurait été beaucoup plus difficile quand il m’aura emmener faire la seule course qui me fait vraiment rêver : le tour du lac vert…» à propos de son conjoint François Lachaux.

Dès à présent, Magali et François, continuent leurs aventures alpines. Le premier entraînement du groupe Passy Alpirunning se déroulera le mercredi 5 septembre 2018. Les demandes d’inscriptions se font via le site.